Scénario 9 : Accord de Copenhague (engagements maximaux)

Contexte

Ce scénario représente une version avancée de l'accord de Copenhague, basé sur les engagements maximaux proposés par les pays. Par exemple, l'europe réduit ses émissions de 30% comparé à 1990. Ces engagements courent tout au long du siècle.

Climat

Tableau 1 : Augmentation de la température moyenne de l'air de surface comparée à l'ère pré-industrielle à différentes périodes

 

Avertissement: Noter que les résultats de GENIE indiqués ci-dessous sont mesurés par rapport à 2005.  Il faut donc ajouter 0.76 pour obtenir les réchauffements relatifs à la période pré-industrielle.

 

Figure 1 : Réchauffement, en moyenne, de la température atmosphérique de surface entre 2005 et 2105 (en degrés Celsius). source : GENIE-2
Figure 2 : Augmentation des précipitations (pourcentage des simulations présentant une augmentation des précipitations décanales moyennes centrées sur 2000 et 2100 sur un large ensemble de paramétrisations différentes du modèle GENIE)

 

 

+ Augmentation de la température moyenne de l'air de surface entre 2005 et 2105

+ Augmentation (écartype) de la température atmosphérique de surface entre 2005 et 2105

+ Augmentation de la température moyenne de l'air de surface entre 2005 et 2050

+ Augmentation de la température moyenne de l'air de surface entre 2005 et 2030

+ Augmentation des précipitations (en %)

+ Paramètres régionalisés du climat (températures et végétation)

Analyse technico-économique (vision à long terme)

Ce scénario (tout comme le scénario précédent) met l'accent sur les conséquences des engagements de l'accord de Copenhague, en supposant qu'ils sont maintenus au cours du siècle. La combinaison de ce scénario avec des objectifs climatiques à long terme, tel que décrit ci-dessous, complète l'analyse.

Les contributions annoncées les plus élevées permettent une réduction absolue des émissions de CO2 (stabilisation entre 2005 et 2030, puis une diminution d'environ 10% d'ici la fin du siècle). le prix du carbone varie entre 50 et 280 $2000 la tonne selon les pays à la fin du siècle. L'intervale est similaire au précédent scénario, mais des prix élevés sont observés dans plus de régions, y compris par exemple les États-Unis et la Russie. Cela reflète la difficulté à se conformer aux objectifs imposés dans ces régions, étant donné l'augmentation attendue des émissions dans ces pays, les options d'atténuation disponibles et l'échange de permis limité.

Le système énergétique se modifie suivant les mêmes tendances que le scénario précédent, mais de façon plus rapide :

  • Dans le secteur de la production électrique, les changements surviennent 10 ans plus tôt.
  • Dans les secteurs de demandes utiles, les changements se produisent plus tôt, mais sont également plus profonds. Par exemple, la consommation finale de charbon est réduite de plus de 70% à la fin du siècle comparé au scénario référence (la réduction n'est que de 55% dans le cas du scénario précédent prenant en compte les engagements minimaux de Copenhague). Toujours comparé au scénario référence, l'utilisation du gaz a plus que doublé (une augmentation de seulement 80% dans le cas du scénario précédent).
  • Tout comme avec les engagements minimaux, cet accord ne conduit pas à une électrification des secteurs d'usages finaux.

+ Ajout d'une contrainte limitant l'augmentation de la température à 2°C : Afin d'évaluer si l'augmentation de température peut être limitée à long terme, il est supposé que les engagements de Copenhague sont maintenus jusqu'en 2040 (sans anticipation des pays d'objectifs plus stricts dans le long terme), date à laquelle un traité international impliquant la collaboration parfaite de tous les pays est approuvé et appliqué : tous les pays, y compris les pays hors Annexe 1, coopèrent et les efforts d'atténuation sont effectués là où ils sont les plus efficaces. Dans ce cas, la contrainte limitant l'augmentation de la température à 2°C ne peut être respectée, étant donné les options d'atténuation disponibles dans le modèle. L'augmentation de la température en 2100 comparé à l'ère pré-industrielle serait comprise entre 2.15°C et 2.20°C. En d'autres termes, l'accord de Copenhague doit être immédiatement suivi par des réductions plus importantes pour réussir à limiter la température à long terme à 2 ° C.

+ Coût de la stratégie : Valeur actuelle nette (VAN) du coût de la stratégie exprimé en % de la VAN du PNB cumulé sur l'ensemble du siècle : 0.514%

Analyse économique (vision à moyen terme)

il est possible d'explorer plusieurs sous-scénarios, possédant diverses contraintes sur l'utilisation des Mécanismes de Développement Propre (MDP) et sur les achats de permis d'émission.

Dans l'explorateur de scénario, les sous-scénarios économiques de court-terme compatibles avec le scénario 9 sont :
- CPH High Forever no CDM
- CPH High Forever 5% CDM
- CPH High Forever no CDM, permit purchasing up to 50%
- CPH High Forever 5% CDM, permit purchasing up to 50%

(a) : Pas de MDP

Les échanges de permis d'émissions négociables sont dans un premier temps limités aux pays de l'Union Européenne jusqu'en 2020, puis le marché de permis négociables est étendu à l'ensemble des pays ayant contracté des engagements contraignants. En conséquence et jusqu'en 2020 plusieurs prix du CO2 subsistent :

  • Deux au sein de l'union européenne (un pour le marché de l'ETS et un autre pour les autres secteurs ne participant pas à l'ETS) ;
  • et un au sein de chaque zone géographique des autres pays de l'annexe 1

La disparité des prix du CO2 fait apparaître tout l'intérêt de la mise en place d'un système international d'échange de permis, le Japon et l'Union Européenne font face à des prix du CO2 élevés, au contraire au sein de la Russie le prix du CO2 est très faible. Les Etats-Unis et la zone CAZ se situent dans une zone intermédiaire. Il faut noter que l'adoption d'un objectif de -30% en 2020 par l'Union Européenne augmente très fortement le prix du CO2 pour les secteurs ETS, il passe ainsi de 33 € en 2020 (pour un objectif de 20%) à 93 € dans ce scénarios. L'augmentation du prix du CO2 dans les secteurs ETS se propage au reste de l'économie notamment via une augmentation du prix de l'électricité et des produits pétroliers raffinés, ce renchérissement du prix des énergies au sein des secteurs non ETS réduit les émissions de CO2 et permet au prix du CO2 pour ces secteurs de s'établir à 73 € alors qu'il était de 84 € dans le scénario d'un accord de Copenhague avec engagements minimums.

En 2021, l'arrivée dans l'accord des pays émergents (Chine, Inde et Brésil) fait chuter le prix du CO2 et permet ainsi au pays de l'annexe 1 l'achat de permis à bas coût, le prix du CO2 se situe ainsi à 33 € en 2030. Si les échanges de permis sont d'ampleur limités avant 2021, après cette date ces échanges représentent des montants importants allant jusqu'à atteindre 50% des allocations initiales. La Chine est le principal pourvoyeur de permis, ses ventes représentent 70% des ventes totales, vient ensuite l'Inde.

Concernant le coût de la mise en œuvre du scénario, deux périodes doivent être distinguées : 2010-2020 et 2021-2030. Avant l'intégration des pays émergents dans l'accord, le passage à un objectif de -30% conduit toujours à un coût de mise en œuvre pour les pays de l'Annexe 1 au contraire du scénario avec engagement minimaux. Après 2021, la baisse du prix du CO2 permet de limiter le coût d'implémentation des réductions d'émission pour les pays de l'annexe 1, ce coût augmente cependant assez fortement pour la Pologne et la Russie. Au contraire les ventes de permis génèrent pour la Chine et l'Inde de substantiels revenus qui conduisent à des gains en terme de bien-être. Le Brésil est pénalisé par l'introduction d'un prix du CO2, et le Reste du Monde qui n'adopte aucune contrainte d'émission ne fait face à un coût suite à des baisses de revenus liées aux exportations d'énergie (la zone Reste du Monde comprenant en effet des pays du Moyen Orient).

+ Surplus en pourcentage de la consommation des ménages

+ Permis d'émissions vendus en million de tonnes de carbone, par pays de 2010 à 2030

+ Prix du CO2 (+CDM) en euros par tonne de CO2 (2005 Euro)

+ émissions de GES en million de tonne de carbone, par pays de 2010 à 2030

(b) : MDP limité à 5%*

L'utilisation du Mécanisme de Développement Propre (MDP) permet de limiter significativement pour la première période (2010-2020) le prix du CO2. Le recours au MDP est limité dans un premier temps uniquement au secteur n'appartenant pas à l'ETS. Pour le marché de l'ETS l'impact est donc nul, le prix du CO2 reste inchangé. Au terme de la simulation (2030) le prix du CO2 baisse de 25% par rapport à un scénario sans MDP. Le prix du MDP serait sur la période 2010-2020 inférieur à 1 € (Il faut noter que nous ne supposons pas de coût administratif de mise en place du MDP). La Chine serait sur cette première période le principal vendeur de permis. Puis l'entrée dans l'accord des pays émergents réduirait l'attrait du MDP, en effet la Chine, l'Inde et le Brésil adoptant des engagements contraignants ne peuvent alors plus vendre de MDP, seule la zone Reste du Monde peut alors continuer à profiter du MDP. Le prix du MDP augmente alors de façon très importante (l'offre étant réduite) pour s'établir alors à 10 € en 2030 à comparer au prix du CO2 échangé sur le marché international qui s'établit à 25 €.

L'utilisation du MDP permet de limiter pour les pays de l'annexe 1 le coût de mise en œuvre d'une contrainte climatique en première période, pour les vendeurs nets de permis elle limite cependant les revenus qu'ils peuvent tirer de la vente de permis, c'est le cas pour la Pologne et la Russie. Pour les vendeurs de MDP, il y a toujours un gain à vendre même si ce gain est assez limité compte tenu du faible prix du MDP en première période. En seconde période la vente de MDP par le Reste du Monde réduit le gain que peuvent tirer la Chine et l'Inde de la vente des permis. Au contraire la vente de MDP par le Reste du Monde limite les pertes de revenus liées à la baisse des exportations d'énergie.

+ Surplus en pourcentage de la consommation des ménages

+ Permis d'émissions vendus en million de tonnes de carbone, par pays de 2010 à 2030

+ Prix du CO2 (+CDM) en euros par tonne de CO2 (2005 Euro)

+ émissions de GES en million de tonne de carbone, par pays de 2010 à 2030

(c) : Pas de MDP et achat de permis limité à 50%*

Dans ce scénario six pays ont des achats de permis supérieur de 50% à leurs allocations : l'Allemagne a des achats de permis représentant plus de 122% de sa dotation initiale en 2030, la Pologne est dans une situation comparable avec des achats de permis représentant 84% de son allocation, viennent ensuite la Grande Bretagne (63%), le Japon (57%) et le Brésil (56%) et les USA (54%).

La mise en place d'un plafond maximum d'achat limité à 50% conduit donc à une disparité des prix et ceci même après l'instauration d'un marché mondial de permis négociables. La limitation des achats de permis, déprime la demande mondiale et le prix du permis passe ainsi de 33 € à 25 € en 2030.

L'introduction d'une contrainte sur les achats de permis pénalise bien évidemment les pays qui y sont soumis, de même elle réduit le montant des revenus des pays vendeurs de permis (Chine et Inde) et au contraire bénéficie aux pays acheteurs nets non contraints dont le prix d'achat diminue.

+ Surplus en pourcentage de la consommation des ménages

+ Permis d'émissions vendus en million de tonnes de carbone, par pays de 2010 à 2030

+ Prix du CO2 (+CDM) en euros par tonne de CO2 (2005 Euro)

+ émissions de GES en million de tonne de carbone, par pays de 2010 à 2030

(d) : MDP limité à 5% et achat de permis limité à 50%*

Dans ce scénario sept pays ont des achats de permis supérieur de 50% à leurs allocations : l'Allemagne à des achats de permis représentant plus de 128% de sa dotation initiale en 2030, la Pologne est dans une situation comparable avec des achats de permis représentant 92% de son allocation, viennent ensuite la Grande Bretagne (64%), le Japon (58%) et le Brésil (53%), les USA (58%) et le Reste de l'Union Européenne (ROE) (51%).

La mise en place d'un plafond maximum d'achat limité à 50% conduit donc à une grande disparité des prix et ceci même après l'instauration d'un marché mondial de permis négociables. La limitation des achats de permis, déprime la demande et le prix du permis passe ainsi de 25 € à 18 € en 2030.

L'introduction d'une contrainte sur les achats de permis pénalise bien évidemment les pays qui y sont soumis, de même elle réduit le montant des revenus des pays vendeurs de permis (Chine et Inde) et au contraire bénéficient aux pays acheteurs nets non contraint dont le prix d'achat diminue.

+ Surplus en pourcentage de la consommation des ménages

+ Permis d'émissions vendus en million de tonnes de carbone, par pays de 2010 à 2030

+ Prix du CO2 (+CDM) en euros par tonne de CO2 (2005 Euro)

+ émissions de GES en million de tonne de carbone, par pays de 2010 à 2030

 

* du volume total des permis d'émissions alloués

Emissions

+ Emissions de CO2, CH4 et N2O en GtC de 2005 à 2105

Energie et Technologie

+ Quantité totale de carbone séquestré en puits géologiques :  313 GtC

+ énergie primaire (en supposant FEQ=1 pour les énergies autres que fossiles) en EJ

+ Génération d'électricité en milliard de kWh

+ Consommation d'énergie par le secteur de la demande finale, incluant les usages non-énergétiques, exprimée en EJ